
Kristell Agaësse
Responsable de la Gestion High Yield & Obligations Convertibles
Michael Longeard : Les obligations High Yield1 de maturité 1-3 ans bénéficient d’un couple rendement-risque qui se distingue dans l’univers obligataire. À long terme, elles enregistrent une performance relativement proche de celle du marché High Yield toutes maturités confondues, mais avec une volatilité inférieure2. Ce segment affiche l’un des meilleurs ratios de Sharpe3 de l’univers crédit euro avec un risque de crédit souvent surestimé sur la partie courte de la courbe.
Kristell Agaësse : Depuis une dizaine d’année, le marché High Yield a vu sa taille multipliée par deux pour atteindre 380 milliards d’euros4. Sur la partie courte du segment, nous avons observé une croissance comparable, avec 125 milliards d’euros en circulation, à fin septembre 2024, répartis sur 173 émetteurs et 17 secteurs3. Nous anticipons que le marché « Short Duration5» continuera de croître. Ceci nous offre la possibilité de construire un portefeuille diversifié et de mieux adapter notre positionnement au niveau des primes de risque.
K.A. : Avec ce nouveau fonds, nous adoptons une approche flexible dans le but de capturer l’excédent de prime de risque sur la partie courte de la courbe. Nous privilégions l’effet portage qui reste le principal moteur de performance sur le marché crédit High Yield en favorisant une exposition aux émetteurs les mieux notés. Nous complétons ce positionnement par une exposition tactique et sélective sur les émetteurs les plus risqués. La calibration des titres sur l’univers « short duration » est très importante.
M.L. : Nous proposons une construction de portefeuille innovante dans l’optimisation du couple rendement-risque. Sur la partie courte de la courbe, il est plus délicat de s’exposer au risque de défaut inhérent aux émetteurs les moins bien notés. Nous cherchons donc à réduire notre exposition à ces risques spécifiques, sans impacter le rendement du portefeuille. L’objectif étant de substituer une partie du risque de défaut de l’univers, par du risque de marché grâce à l’utilisation de dérivés de crédit6,7. Ces leviers nous permettent également de gérer la volatilité du portefeuille tout en contribuant à sa performance.
K.A. : Cette stratégie permet de profiter d’un portage attractif tout en modérant le risque de duration8. Cette désensibilisation au cycle économique est un avantage compte tenu des incertitudes actuelles en Europe. Le renouvellement plus fréquent des titres en portefeuille est un autre atout car cela permet de réajuster graduellement l’exposition au marché. La question du timing d’investissement n’est donc pas centrale. Ainsi grâce à son approche différenciante, R-co Conviction High Yield SD Euro constitue une brique de diversification supplémentaire au sein d’une allocation globale.
M.L. : Le comportement de cette classe d’actifs s’analyse sur le long terme. Sur les 10 dernières années, 90 % de la performance peut s’expliquer par l’effet portage9 et, au regard du contexte actuel, ce dernier continue de la rendre attractive. De plus, les taux de défaut sont bas et nous n’anticipons pas de dégradation forte à court terme. Les ratios de crédit restent d’ailleurs globalement rassurants. Le primaire est reparti cette année et les inquiétudes liées à un éventuel mur de la dette se sont estompées. Par ailleurs, le marché du High Yield continue d’afficher des rendements de l’ordre de 5 % sur la partie courte de la courbe10. Ce niveau offre une protection appréciable contre un écartement des primes de risques.