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Yoann Ignatiew |
Charles-Edouard Bilbault |
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Co-gestionnaire du fonds R-co Valor & R-co Valor Balanced |
Co-gestionnaire du fonds R-co Valor |
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Les mesures exceptionnelles de soutien des gouvernements et des banques centrales mises en place dès le mois de mars ont permis au troisième trimestre de s’inscrire sous le signe de la reprise. La période estivale, résolument euphorique, s’est vue tempérée par un mois de septembre morose. L’approche des élections présidentielles américaines, couplée au spectre d’une seconde vague de contamination, sont venus peser sur les marchés. Les publications macroéconomiques solides et les perspectives d’un vaccin à court terme, toutes deux moteurs durant la première partie du trimestre, n’ont pas suffi à contrebalancer les incertitudes politique et sanitaire de la rentrée.
Le redémarrage des économies se fait en ordre dispersé, avec en tête de file, la Chine. En plus de la quasi-absence de nouveaux cas de Covid-19 depuis mi-août, elle est la seule grande économie en capacité de se projeter avec une croissance positive sur l’année (+1,9% selon le FMI). Une ombre noircie néanmoins le tableau, la consommation des ménages, bien que reprenant quelques couleurs, reste anémique. Aux États-Unis, malgré des chiffres macroéconomiques plutôt encourageants (chômage en forte baisse, à 7,9%, indice PMI composite[1] à 55,4) et une banque centrale extrêmement accommodante, les risques politiques pèsent sur l’humeur des investisseurs.
Les élections américaines occupent aujourd’hui une place centrale dans les débats. En dehors du choix du nouveaux président, la majorité au Sénat, aujourd’hui détenue par les républicains, constitue également un réel enjeu. Une “Blue wave[2]” permettrait à Joe Biden d’augmenter les taxes conformément à son programme, mais également de faire voter un plan conséquent de soutien à l’économie américaine.
En Europe, les craintes se sont cristallisées autour du risque d’une seconde vague de contamination, poussant certains pays a reconfiner partiellement leur territoire. Les chiffres macro sont en demi-teinte avec, d’un côté, un essoufflement des PMI (50,4 en septembre contre 51,9 en août) et de l’autre, un indice de confiance des investisseurs (ZEW) en septembre au plus haut depuis les années 2000.
[1] Indice des directeurs d’achat, indicateur reflétant la confiance des directeurs d’achat dans un secteur d’activité. Supérieur à 50 il exprime une expansion de l’activité, inférieur à 50, une contraction. L’indice composite regroupe les secteurs industriels et des services. [2] Situation dans laquelle les démocrates remporteraient la Maison Blanche et le Sénat.
R-co Valor
Au sein du portefeuille de R-co Valor, l’exposition aux actions a augmenté à la marge depuis fin juin, passant de 82% à 83% à fin septembre. Des renforcements tactiques ont été effectués, principalement sur des valeurs cycliques[3] ou appartenant au secteur de la santé. Ce dernier, sous pression, a contre-performé ces dernières semaines à l’approche des élections américaines. Des opportunités d’achat se sont présentées sur des titres comme Biomarin ou AstraZeneca. Des valeurs cycliques, tel que The Walt Disney Company ont également été renforcées. Le Groupe s’impose progressivement comme acteur dans le secteur de la vidéo à la demande et compte aujourd’hui plus de 100 millions de clients sur leurs plateformes de streaming dans le monde.
En parallèle, au sein du portefeuille, une stratégie de prises de bénéfices a été mise en place tout au long de la remontée des indices pendant la période estivale. Les valeurs technologiques, suite à la performance prodigieuse du Nasdaq, à +31% sur l’année à fin août, ont fait l’objet de ventes partielles sur des positions telles qu’Alphabet et Tencent. Des valeurs minières (Ivanhoe Mines et Agnico Eagle Mines) ont également été écrêtées afin de limiter leurs poids dans le fonds après leur forte hausse.
La volatilité va rester soutenue sur les marchés à l’approche des élections américaines. Le risque d’une contestation des résultats par Donald Trump, sous couvert de potentielles fraude liées au vote par correspondance, ne doit pas être négligé. Ce dernier ayant notamment refusé de s’engager dans un transfert du pouvoir dans le cas où il serait déclaré perdant à l’issue des élections. Le niveau du VIX[4] semble néanmoins indiquer que les investisseurs ont déjà intégré, du moins en partie, cette éventualité. Dans le cas d’une “Blue Wave”, nous pensons que la probabilité que Joe Biden mette en place immédiatement une hausse conséquente des taxes s’avère limitée, le risque de freiner la reprise économique du pays étant trop important. Par ailleurs, un vaccin contre la Covid-19, attendu pour début 2021, constituera un soutien pour les marchés, et plus spécifiquement pour les valeurs cycliques, supports privilégiés au sein des investissements effectués dans R-co Valor tout au long du second trimestre.
[3] Les valeurs cycliques sont fortement corrélées aux cycles de la conjoncture économique. Elles profitent donc fortement des périodes de reprise et d’expansion mais sont également les premières impactées par un ralentissement économique. [4] Indicateur de volatilité du marché financier américain.
R-co Valor : Répartitions thématique et géographique du portefeuille
Source : Rothschild & Co Asset management Europe, 30/09/2020
R-co Valor : Principales pondérations du portefeuille
Source : Rothschild & Co Asset management Europe, 30/09/2020
Les caractéristiques du portefeuille ne sont pas figées et sont susceptibles d’évoluer dans le temps.