
Yoann Ignatiew
Associé-Gérant, Responsable des gestions actions internationale et diversifiée
Les marchés d’actions ont fini l’année sur une note globalement positive et cela, malgré les nouvelles portant sur le variant Omicron. À la clôture de l’exercice, le MSCI All Country World Index affichait une performance positive à +16,80%, porté principalement par les États-Unis (S&P 500 à +26,9% en dollars) et l’Europe (Euro Stoxx 50 à +21% en euros). Les pays émergents ont, de leur côté, souffert (MSCI Emerging à -4,6%)(1) impactés par de fortes pressions inflationnistes ainsi que par des mesures de soutien souvent plus modestes des gouvernements.
Concernant Omicron, les investisseurs, de guerre lasse, ont rapidement absorbé la nouvelle. Le caractère hautement contagieux de ce nouveau variant semble désormais acté, et cela même chez les populations doublement vaccinées. Cette donnée est néanmoins tempérée par deux éléments : 1) la majorité des contaminés présente des symptômes légers 2) le vaccin semble protéger des formes les plus graves de la maladie. Plus qu’une réelle menace sanitaire, Omicron est aujourd’hui considéré par de nombreux investisseurs comme un facteur pouvant nourrir l’inflation en exacerbant notamment les problèmes de chaînes d’approvisionnement.
Au niveau des banques centrales, les discours fléchissent tour à tour, prenant progressivement le chemin de la normalisation. Ainsi en décembre, la FED annonçait l’accélération de son tapering(2); la BoE(3) créait la surprise en actant une remontée de son taux directeur à 0,25%(4) ; et enfin, la BCE(5) indiquait la fin de ses achats dans le cadre du programme PEPP à compter de mars 2022. Les acteurs de marché, bien que fébriles avant chaque réunion, semblent pour le moment s’accommoder du tarissement de liquidité. L’attention se cristallise néanmoins autour de la remontée des taux directeurs, principalement aux États-Unis, où un mouvement plus tôt, mais surtout plus fort qu’anticipé, pourrait être un des principaux risques sur les marchés pour 2022.
En Chine, une évolution notable de l’état d’esprit des autorités a été constatée à l’occasion de la réunion du Politburo. Le Parti communiste chinois semble préoccupé par la faiblesse de la demande interne. La décision a été prise de réduire le ratio de réserves obligatoires des banques, libérant ainsi 188 milliards de dollars de liquidités(6). Par ailleurs, l’accent a été mis sur la pérennisation de la croissance et sur le soutien de la consommation interne, apportant ainsi une relative accalmie autour du risque réglementaire.
À l’issue de ce trimestre mouvementé, R-co Valor affiche une exposition nette aux actions à 86%. Au cours du quatrième trimestre, les meilleurs contributeurs à la performance appartiennent aux secteurs du luxe et des minières. Ce dernier s’est démarqué à la fois sur sa composante aurifère, principalement porté par l’acquisition de Pretium par Newcrest, mais également sur sa composante minière diversifiée. Ainsi, Ivanhoe Mines et Teck Ressources, producteurs respectivement de cuivre et de matières premières diversifiées, apparaissent dans le top 5 des contributeurs, portés par une bonne tenue des cours des minerais. Les mesures de restrictions ainsi que la politique “zero Covid” de la Chine ont impacté le secteur “Loisirs / Services” qui s’affiche comme moins bon contributeur à la performance aux côtés du secteur de la technologie.
Concernant les mouvements au sein du fonds, des renforcements opportunistes ont été effectués, parallèlement à un allégement de la partie la plus cyclique. Des prises de bénéfices ont été actées sur certaines valeurs, notamment issues du secteur des matières premières (Canadian Natural Resources), des industriels (Bombardier) et des financières (Capital One). Le secteur du luxe a également été écrêté suite à sa performance sur le trimestre. Des renforcements à la marge ont été réalisés sur des valeurs appartenant notamment au secteur de la technologie (Alibaba, Uber) mais aussi industriel européen avec Alstom(7).
Parmi les enjeux identifiés pour l’année 2022, le niveau d’inflation et les politiques des banques centrales caracolent en tête de liste. En dehors de la simple normalisation des politiques monétaires, les craintes se cristallisent aujourd’hui autour du rythme de la remontée des taux directeurs. Si l’exercice d’équilibriste de Jerome Powell semblait jusqu’ici plutôt maîtrisé, une hausse des taux plus forte qu’attendue pourrait significativement impacter la reprise du cycle. Des éléments semblent toutefois à même de soutenir les marchés d’actions au cours des prochains mois, avec, en premier lieu, des publications macroéconomiques surprenant à nouveau par leur vigueur. L’implication des gouvernements reste, par ailleurs, forte et les sommes des plans de relances continuent d’être déversée au sein des différentes zones. Ajoutons à cela les liquidités excédentaires des ménages américains ainsi qu’une volonté des entreprises de reconstituer leurs inventaires, tous deux forts moteurs pour la pérennité de la reprise. Les résultats des sociétés durant le dernier trimestre 2021 seront également à suivre, ces dernières pourraient surprendre positivement et s’afficher comme un solide soutien au marché.
(1) Source : Bloomberg, 31/12/2021.
(2) Le tapering désigne la réduction progressive de la politique d’assouplissement monétaire menée par les Banques centrales.
(3) Bank of England (Banque d’Angleterre).
(4) Source : Bank of England, 31/12/2021
(5) Banque Centrale Européenne.
(6) Source : Goldman Sach, 07/12/2021
(7) Ne constitue pas un conseil en placement, un conseil fiscal, une recommandation ou un conseil en investissement de la part de Rothschild & Co Asset Management Europe.
Source : Rothschild & Co Asset Management Europe, 31/12/2021.
Les allocations et répartitions, géographiques et sectorielles, ne sont pas figées et sont susceptibles d’évoluer dans le temps, dans les limites du prospectus du fonds. Les informations ci-dessus ne constituent pas un conseil en placement ou une recommandation d’investissement.
Au cours du dernier trimestre, l’exposition action du fonds est restée stable, à 43%. La poche obligataire s’affiche à 48% à fin décembre
Source : Rothschild & Co Asset Management Europe, 31/12/2021.
La poche action de R-co Valor Balanced réplique celle de R-co Valor. Les mouvements effectués ainsi que le positionnement sont identiques.
Source : Rothschild & Co Asset Management Europe, 31/12/2021.
Les allocations et répartitions, géographiques et sectorielles, ne sont pas figées et sont susceptibles d’évoluer dans le temps, dans les limites du prospectus du fonds.
Le quatrième trimestre s’est vu rythmé par une forte volatilité sur les taux souverains, impactés à la fois par les craintes inflationnistes ainsi que par la dégradation de la situation sanitaire. Ces sources d’inquiétudes, couplées à un niveau de valorisation élevé, ont engendré un écartement des spreads(1) de crédit. Ce changement de paradigme a conduit les investisseurs à faire preuve de plus de prudence au cours des derniers mois. Ainsi, les primes d’émissions, proche de 0 sur la majeure partie de l’année, ont fait leur retour ces dernières semaines. Au sein du marché primaire euro, le High Yield(2) s’est démarqué en enregistrant un nouveau record avec près de 135 milliards d’euros d’émissions. Le marché Investment Grade(3), 2021, moins flamboyant que 2020, affiche tout de même 300 milliards d’émissions(4).
Au sein de la poche obligataire du fonds, nous avons légèrement baissé l’exposition à 48% au mois de décembre. Durant le trimestre, des ventes ont été effectuées sur des papiers courts, avec peu de rendements, ainsi que sur des papiers plus risqués. Ces liquidités nous offrent la latitude pour bénéficier des opportunités d’investissement de début d’année, historiquement intéressante en termes d’émission. Par ailleurs, nous nous sommes dernièrement positionnés sur des dossiers nous exposant à la réouverture, en investissement notamment dans Easyjet, compagnie aérienne avec une bonne situation financière et peu endettée. L’année 2022 débute avec un environnement mouvant et des banques centrales sur la voie d’un relèvement des taux. Les fondamentaux du marché du crédit restent toutefois solides avec des taux de défaut extrêmement restreint, en Europe mais également aux États-Unis. Une remontée des taux souverains outre-Atlantique est néanmoins à suivre, puisqu’un mouvement trop prononcé serait à même de tempérer l’optimisme des investisseurs.
Achevé de rédiger le 7 janvier 2021
Source : Rothschild & Co Asset Management Europe, 31/12/2021.
(1) Le spread désigne l’écart de rendement entre une obligation et un emprunt de maturité équivalente considéré comme “sans risque”.
(2) Les obligations “High Yield” (ou à haut rendement) sont émises par des entreprises ou États présentant un risque crédit élevé. Leur notation financière est
inférieure à BBB- selon l’échelle de Standard & Poor’s.
(3) Titre de créance émis par des entreprises ou États dont la notation est comprise entre AAA et BBB- selon l’échelle de Standard & Poor’s.
(4) Source : Société Générale, CIB – 2022.
Les allocations et répartitions, géographiques et sectorielles, ne sont pas figées et sont susceptibles d’évoluer dans le temps, dans les limites du prospectus du fonds.