
Emmanuel Petit
Associé-Gérant, Responsable de la Gestion Obligataire
En décembre, le marché des obligations d’entreprises Investment Grade(1) en euro a enregistré une performance légèrement négative. La performance de 2021 s’est donc établie à -1,08%, proche du plus bas de l’année, tandis que la performance du pic au creux a frisé les 2% entre le mois d’août et la fin de l’année.
En décembre, la hausse des taux d’intérêt a eu un effet négatif de -74 pb, néanmoins largement compensé par le resserrement des spreads(2) qui a apporté une contribution positive de +66 pb. Sur l’année, les notations comme les spreads ont eu une incidence négative respective de -130 pb et -66 pb, tandis que le portage a favorablement contribué à hauteur de 54 pb.
Dans ce contexte, grâce à son positionnement défensif à l’égard des taux, et malgré sa surexposition au crédit, R-co Conviction Credit Euro a dégagé une surperformance significative, essentiellement constituée au premier semestre de l’année, avec une légère progression en fin d’année.
Suite aux évolutions survenues en 2021, le marché Investment Grade a commencé l’année avec un rendement de 0,48% et une sensibilité de 5,25 contre 0,17% et 5,29 respectivement un an plus tôt.
Comme indiqué précédemment, le crédit s’est bien redressé en décembre, les spreads sur l’Investment Grade et le High Yield(3) s’étant respectivement resserrés de 12 pb et 33 pb, amenant l’Investment Grade à s’élargir de 10 pb pour 2021. La courbe s’est nettement pentifiée, amplifiant l’évolution des taux. Nous observons encore une corrélation entre les notations et les taux, dans la mesure où les titres mieux notés ont sous-performé les titres moins bien notés : les spreads des titres notés AA se sont élargis de 19 pb et ceux des titres notés BBB de seulement 6 pb. La différence est moins flagrante au niveau des secteurs, à l’exception d’un écart clair entre les secteurs cycliques (industrie, chimie, automobile), qui se sont montrés plus résilients que d’autres. Sur le segment financier, les titres à Bêta(4) plus élevé ont également surperformé, tout comme les obligations subordonnées des banques et des assurances, ainsi que les titres à Bêta élevé du secteur immobilier.
En décembre, c’est le positionnement sur les taux d’intérêt qui a le plus contribué à la surperformance. Le positionnement sur le crédit s’est avéré légèrement positif, mais pas l’Alpha(5). Au niveau des notations, la diversification entre titres High Yield/ Non notés s’est avérée particulièrement bénéfique, tout comme la surexposition aux titres notés BBB (et la sous-exposition aux titres mieux notés) et la sélection d’obligations du segment Investment Grade global. Toutes les positions se sont donc, dans l’ensemble, bien comportées si l’on s’en tient aux notations. Seule la couverture appliquée sur la partie Crossover(6) a coûté 18 pb.
• Sensibilité : 3.69
• DTS(7): 134%
• Rendement : 1.34%
L’un des plus grands fonds de crédit géré depuis Paris.
• Une clientèle diversifiée en France et à l’étranger, de la gestion de patrimoine aux clients institutionnels. • Un très bon historique de performance sur l’ensemble du cycle.
• Une gestion de conviction permettant de faire des choix forts afin de surperformer l’indice de référence. • Une gestion opportuniste ces dernières années :
- Capter les spreads lorsque les primes de risque sont élevées avec une réduction progressive du risque ces derniers temps.
- Maintenir une faible sensibilité afin d’éviter le risque de volatilité d’un actif sous-jacent coûteux.
Emmanuel Petit & Philippe Lomné
Sources : Bloomberg, Rothschild & Co Asset Management Europe, 31/12/2021.
(1) Investment Grade : Titre de créance émis par des entreprises ou États dont la notation est comprise entre AAA et BBB- selon l’échelle de Standard & Poor’s.
(2) Spread : Le spread désigne l’écart de rendement entre une obligation et un emprunt de maturité équivalente considéré comme “sans risque”.
(3) High Yield : Les obligations “High Yield” (ou à haut rendement) sont émises par des entreprises ou États présentant un risque crédit élevé. Leur notation financière est inférieure à BBB- selon l’échelle de Standard & Poor’s.
(4) Le Bêta mesure le risque de volatilité d’une action par rapport au marché dans son ensemble. Le coefficient bêta du marché est 1,00. Tout titre ayant un bêta supérieur à 1 est considéré comme étant plus volatil que le marché, et donc plus risqué.
(5) L’Alpha mesure la surperformance d’un portefeuille, d’une action ou d’un titre par rapport à sa performance théorique. L’alpha dénote donc la capacité d’un gestionnaire à créer de la valeur en étant capable de détecter les titres ou les actions qui rapportent plus qu’ils ne devraient, compte tenu de leur risque, et ce pour une période donnée.
(6) Crossover : Il s’agit des obligations dont les notes de crédit sont comprises entre BBB et BB.
(7) DTS : Le Duration Times Spread est la méthode standard du marché pour mesurer la volatilité du crédit d’une obligation d’entreprise