
Yoann Ignatiew
Associé-Gérant, Responsable des gestions actions internationale et diversifiée
Les marchés ont clôturé le trimestre en territoire significativement positif pour les actions internationales. Ainsi, le MSCI World all Country affichait une performance à +10,7 % sur la période. L’Europe et les États-Unis se sont bien comportés, avec des performances respectives de +12,4 % et +12,9 %1. Une certaine disparité économique entre les deux régions commence cependant à émerger, avec une faiblesse du vieux continent. Les attentes de croissance pour 2024 sont de +2,1 % pour les États-Unis2 et de +0,9 % pour la Zone euro2. Dans la même lignée, là où l’inflation semble converger vers les 2 % pour cette dernière, elle est toujours au dessus des 3 % au pays de l’oncle Sam1. Cela pourrait créer à terme des distorsions entre les politiques monétaires des deux régions. Du côté chinois, le Parti éprouve toujours des difficultés à convaincre sa population et les investisseurs étrangers de sa capacité à soutenir une dynamique structurellement robuste. Pour autant une certaine inflexion semble se matérialiser avec des chiffres de croissance supérieurs aux attentes, à +5,3 % au cours des trois premiers mois de l'année en rythme annuel1. Le secteur industriel a tiré l’activité, le PMI3 Caixin manufacturier s’affichant par ailleurs à 51,1 en mars, son niveau le plus élevé depuis février 2023. Dans ce contexte, le Hang Seng corrige de -0,8 % sur le trimestre1.
Au sein de R-co Valor, nous avons maintenu une exposition aux actions relativement stable depuis le début de l’année, autour de 68%1. Pour autant, des transactions ont été effectuées, toujours dans l’objectif d’alléger la partie la plus cyclique du portefeuille au profit de sociétés aux profils plus défensifs. Ainsi, nous avons complètement cédé nos positions dans le groupe industriel suisse ABB, l’assureur Manulife et la minière diversifiée Teck Resources. Parallèlement, nous avons accru notre exposition aux sociétés minières aurifères avec Newmont.
La récente flambée de l'or, qui a atteint un record historique à plus de 2 300 dollars l'once, offre un contraste frappant avec les performances décevantes des actions du secteur minier aurifère. Ces dernières ont vu leurs coûts d’extraction augmenter, notamment causé par les dépenses liées aux ressources telles que le diesel, les lubrifiants, les machines mais aussi l’augmentation du coût de la main-d'œuvre. Cette escalade a ainsi réduit les marges bénéficiaires des producteurs d'or. Ce mouvement semble se normaliser en partie et nous pensons que nos valeurs aurifères devraient être en mesure de rattraper leur retard, dans un contexte où le sous-jacent resterait à des niveaux élevés. Au sujet des minières diversifiées, nous avons introduit en portefeuille deux nouveaux projets cuprifères avec les sociétés NGEx Minerals et Filo Corp. La partie plus défensive du portefeuille a également été renforcée à travers des valeurs appartenant au secteur de la santé. Historiquement, les actions de ce secteur ont tendance à sous-performer pendant les périodes électorales lorsque les investisseurs anticipent une réforme, puis à se redresser une fois la politique mise en œuvre. Pour autant, jusqu'à présent, aucune proposition majeure en matière de soins de santé n'a été mentionnée dans les discours de campagne. Par ailleurs, le président Joe Biden a déjà fait adopter avec succès en 2022 la loi permettant au gouvernement de négocier les prix de certains médicaments dans le cadre de Medicare. Nous profitons ainsi de la décote du secteur pour le renforcer, dans un environnement structurellement porteur d’une population mondiale vieillissante (d'ici 2050, une personne sur six dans le monde aura 65 ans ou plus) et particulièrement innovant. Du côté de la technologie, nous avons pris des bénéfices en écrêtant des sociétés s’étant fortement appréciées dernièrement à l’image de Facebook ou d’Uber pour se repositionner sur Match Group. Nous considérons que le marché des applications de rencontre présente encore un fort potentiel de croissance, à la fois en termes d'utilisation et de monétisation. Enfin, nous avons renforcé en début d’année des valeurs chinoises afin de limiter leur dilution au sein du portefeuille.
Le fonds s’apprécie de +7,5 % sur les trois premiers mois de l’année4 (Part C). La santé s’affiche comme plus mauvais contributeurs au cours de la période pour les raisons évoquées précédemment. La technologie, premier secteur du fonds se démarque comme meilleur contributeur, Meta en tête, le titre actant une performance de +37 %1. La majeure partie du mouvement haussier s'est produite le 2 février, le lendemain de la publication des résultats et l’annonce de 39 milliards de dollars de bénéfice net en 2023 accompagné de la mise en place pour la première fois d'un dividende. Uber, second meilleur contributeur, a de son côté dégagé un résultat net positif de 1,9 milliard de dollars l'année dernière prouvant la capacité du groupe à continuer de générer une croissance forte et rentable.
Notre exposition action à 68% est historiquement faible, au cours des 10 dernières année elle était en moyenne à 83%4. La concentration des flux sur certaines zones/ secteurs, les tensions géopolitiques et électorales, la diminution des liquidités induites par la baisse de la taille du bilan des banques centrales, l’endettement croissant des États… sont d’autant d’éléments nous poussant à une relative prudence. Nous restons disciplinés dans notre gestion et profitons de ce moment d’accalmie pour prendre des profits et constituer des « réserves ». Par ailleurs la partie « Monétaire & assimilé » du fonds ne doit pas être vue comme un choix par défaut. Les Bons du Trésor Français inférieurs à 1 an en portefeuille, offre des rendements en moyenne à 3,75 %1 après une décennie en territoire négatif et la nature flexible du fonds nous permet de nous positionner sur cette classe d’actifs, en attente d’opportunité pour revenir sur les actions.
À fin mars, R-co Valor Balanced affiche une exposition actions à 36 %, la poche obligataire représente 54 %, le reste étant investi en monétaire et assimilé4. Le fonds progressait de +4,5 % sur le trimestre4. En termes de contribution, la poche action s’affiche comme principale contributeur à la performance notamment portée par les valeurs technologiques. La poche obligataire a elle aussi contribué positivement à la marge, malgré la hausse des taux impactant les obligations notées Investment grade5 depuis le début de l’année.
La poche actions de R-co Valor Balanced réplique celle de R-co Valor.
Les mouvements effectués ainsi que le positionnement sont identiques.
Le 10 ans américain et allemand ont progressé respectivement de 27 points de base (pdb) à 4,2 % et 23 pdb à 2,3 %1. Les banques centrales, et plus particulièrement la Fed, ont réitéré leur volonté de ne pas précipiter la détente des conditions de financement au regard des derniers chiffres d’inflation. Sur les obligations corporates, l’Investment Grade, publiait une performance sur le trimestre à +0,4 %, le High Yield1 à +1,7 %1. Le premier trimestre a été actif sur le marché primaire, les émetteurs ont saisi l'opportunité de la baisse des taux fin 2023 pour refinancer leurs dettes, tandis que les investisseurs ont fait preuve d’un appétit marqué, confirmant la présence de liquidités importantes prêtes à être déployées sur le marché. Sur le segment de l’Investment Grade, les investisseurs ont écrasé les primes d’émission, également poussées par le manque d’opportunité sur le secondaire.
Au sein de la poche obligataire du fonds, nous prenons des profits sur des papier high beta, hybride ou AT1. Du côté des achats, nous avons participé à des émissions sur le primaire, principalement Investment Grade. De manière générale, nous continuons à privilégier les sociétés avec des endettements faibles et une capacité à maintenir des cash-flow élevés. Nous sommes toujours prudents sur la partie des corporate les moins bien notées. Par ailleurs, nous conservons notre couverture via des CDS7 sur le Main8, pour environ 20 % de notre poche obligataire4.
La sensibilité de la poche obligataire à fin mars a été augmentée et s’élève à 3,7 ; le rendement est de 4,5 %1.