SITUATION DE MARCHES
Asie
Au Japon, forte amélioration de la balance commerciale avec un rebond des exportations de 4% et une chute du volume des importations de 10% sur le mois. La demande domestique semble mal orientée. Avec deux trimestres consécutifs de recul du PIB, le Japon entrerait en récession technique. Les indices asiatiques, notamment japonais et chinois, sont globalement impactés par le COVID-19. Taïwan a annoncé la fermeture de ses frontières, et HongKong devrait suivre le pas très prochainement.
Etats-Unis
- Aux Etats-Unis, les publications montrent des ventes aux détails décevantes et plus globalement un essoufflement de la consommation, même avant le COVID-19.
- Diminution de l’indice de confiance des constructeurs immobiliers.
- L’Administration Trump dévoile son plan fiscal de relance de 1,2 trillions de dollars sur fond de désaccord entre démocrates et républicains. Un chèque de 1000 dollars devraient être envoyés aux ménages américains en deux versements (avril et deuxième versement pourrait être prévu pour mai). L’ensemble du plan se découperait de la manière suivante : 500 milliards pour les ménages américains, 300 milliards pour les prêts aux PME américaines, 200 milliards pour un fonds d’urgence visant à aider certaines industries, et 200 milliards de reports de charges d’impôts.
- Annonce de la Fed de mise en place d’un programme d’un programme d’achat.
- J. Biden remporte les 3 primaires. On s’oriente vers une duel Biden/Trump.
Europe
En Allemagne, détérioration de l’indice de confiance des investisseurs allemands ZEW, notamment la composante sur la situation future. Nous attendons les indices Markit et IFO qui seront publiés mardi et mercredi prochains. Les indices se sont globalement repris hier, sous l’impulsion des mesures de soutien prises notamment en France, au Royaume-Uni et en Espagne. Ces mesures équivalent à présent à près de 1% du PIB européen.
NOTRE ANALYSE
Si la crise a d’abord été gérée en essayant de soutenir l’offre par des mesures de financement notamment basées sur l’intervention des banques centrales, les marchés n’ont pas considéré que ces mesures étaient suffisantes et nous sommes passés à un autre mode, où les Etats doivent être en mesures de compenser, par leurs déficits, l’impact économique de cette crise qui, d’une part, se révèle beaucoup plus sévère en raison du confinement de nombreux pays et notamment en France où l’impact macroénomique est plus important du fait de l’arrêt des forces de production, ainsi que du risque d’un confinement prochain aux Etats-Unis, et d’autre part, du fait de craintes de « wealth effect », avec des écartements de spreads qui font que les marchés s’inquiètent du caractère autoréalisant de la crise financière dû à la dégradation des marchés qui réduisent toute capacité de financement des entreprises.
Depuis quelques jours, nous constatons un phénomène nouveau, à savoir que le relai par les déficits publics pour compenser l’impact sur la demande, avec les initiatives d’helicopter money, a eu pour l’effet de créer une tension sur les obligations avec des hausses de 40 à 50 pb sur les taux « core », et l’Europe est plus affaiblie dans ce contexte car elle est à l’arrêt, mais aussi parce qu’à cette hausse des taux « core » s’ajoute les tensions sur les spreads des pays périphériques.
D’où le discours aujourd’hui qui refait surface de savoir comment les banques centrales pourraient acheter de la dette publique pour éviter absolument la poursuite de ce mouvement de hausse des taux qui serait une mauvaise nouvelle pour l’ensemble, les Etats les plus endettés et les entreprises.
Nous restons dans ce contexte conditionnés à cette capacité à limiter l’incendie et dans l’attente d’un point d’inflexion de nouveaux cas de COVID-19. Si la corrélation avec ce qui s’est passé en Chine est bonne, nous sommes tout proche d’atteindre ce point d’inflexion en Italie, car nous approchons du 21ème jour où ce point d’inflexion s’est produit.
Nouveaux cas de COVID-19 confirmés par jour, pays européen et Chine
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