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3 questions à Thierry Rigaudière pour comprendre la Silver Economy

Focus Fonds  —  13/10/2021

Alors que la Silver Economy a connu un nouvel essor pendant la crise de la Covid-19, Thierry Rigaudière nous donne les clés pour décrypter ses principales évolutions et tendances.

Qu’est-ce que la Silver Economy ?

Selon la définition de la Commission européenne, la Silver Economy regroupe l’ensemble des produits et services répondant aux besoins spécifiques des plus de 50 ans en contribuant à l’amélioration de leur santé et de leur confort. Les séniors constituent néanmoins un ensemble hétérogène au sein duquel le Crédoc(1) distingue les “actifs”, âgés de 50 à 70 ans, disposant de temps et de moyens financiers leur permettant de consommer, et les personnes de plus de 70 ans, présentant des besoins médicaux accrus.

Sous l’effet conjugué de la baisse de la natalité et de l’augmentation de l’espérance de vie, les séniors constituent le segment de population dont la croissance est la plus dynamique. La Silver Economy, représenterait même la troisième “économie mondiale” selon une étude d’Oxford Economics(2), société de conseil spécialisée dans les prévisions économiques et l’analyse quantitative. Les activités économiques visant à répondre aux besoins des séniors bénéficient donc largement de cette tendance structurelle.

Les sociétés qui la composent appartiennent à un vaste spectre de secteurs couvrant notamment la santé et ses sous-secteurs, les loisirs (cinémas, hôtellerie, croisières), la consommation (nutrition, équipements domestiques, cosmétique, fitness), la gestion de l’épargne, mais aussi les nouvelles technologies.

(1) Le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie est un organisme d’étude et de recherche au service des acteurs de la vie économique et sociale.
(2) GALLOWAY, Hamilton, MARTIN, Dan, REID, Michael. The Longevity Economy – How People Over 50 Are Driving Economic and Social Value in the US, 2016.

 

La thématique Silver Economy dispose-t-elle encore d’un potentiel de progression significatif ?

Tout l’intérêt de la Silver Economy réside dans la croissance pérenne qu’elle offre en raison du vieillissement de la population ainsi que dans la multitude de segments d’activités qu’elle englobe, permettant ainsi une grande variété d’arbitrages. Le soutien des pouvoirs publics et des investisseurs privés en faveur de la santé, au sens large, constitue également un soutien conséquent. En France, la création du Ségur de la santé et, en Allemagne, le plan de digitalisation de l’hôpital en sont des exemples concrets. De plus, la pandémie a accéléré la croissance pour certains segments, comme les vaccins et l’équipement médical. Avec l’amélioration de la situation sanitaire on peut toutefois craindre que cette thématique vienne à s’essouffler. Cependant, la santé reste tirée par l’innovation alors qu’en parallèle, d’autres secteurs de la Silver Economy peuvent encore offrir de belles perspectives de croissance, à l’instar de l’hôtellerie-restauration et des loisirs. En conséquence, à moyen et long terme, cette thématique nous semble toujours constituer un axe d’investissement extrêmement porteur.

 

Avez-vous fait évoluer votre stratégie depuis le début de l’année ?

La pandémie a grandement contribué à valoriser la santé au sens large. Nous avons donc profité de cette tendance pour accroître sensiblement notre exposition sur ce secteur au détriment d’une partie de notre diversification (loisirs, consommation, gestion d’actifs…). Après le « Pfizer day(1) », notre stratégie a consisté à procéder progressivement à des arbitrages entre certaines de nos positions liées à la santé et d’autres segments de la Silver Economy voués à bénéficier de la réouverture des économies, tels que les voyages et les loisirs. Ainsi, les acteurs du diagnostic et des prestataires de l’industrie pharmaceutique ont été réduits au profit de sociétés issues du secteur de l’hôtellerie, des loisirs ou de la consommation. Dans une même logique, nous avons renforcé quelques sociétés d'assurances et gestionnaires d’actifs qui s’inscrivent dans la thématique de la Silver Economy. Au final, notre exposition à la santé s’élève actuellement à 65% contre 80% fin 2020(2).

 

Quelles sont les principaux contributeurs à la performance du portefeuille sur l’année ?

Sans surprise, les sociétés du secteur de la santé, déjà en progression l’an dernier, ont contribué positivement à la performance 2021, à l’instar Sartorius Stedim dans la biopharmacie, de Carl Zeiss Meditec, spécialiste de l'optique et de la chirurgie pour l'œil ou encore, de la société pharmaceutique Merck. De plus, nous assistons à des phénomènes de rattrapage. C’est notamment le cas avec EssilorLuxottica, société leader mondial de l’optique, dont la valorisation a été impactée l'an dernier par des problèmes de gouvernance, qui a profité de la réouverture des économies post-pandémie, permettant ainsi au titre de rebondir significativement. Soulignons également, les contributions positives de notre sélection de midcaps(3), à l’image d’Amplifon, leader du marché des aides auditives, position de longue date au sein du portefeuille en forte hausse cette année. En revanche, nous avons souffert de la performance décevante de société comme Accor, Philips, qui a connu des problèmes de rappel de produits, ou bien encore SEB qui souffre de la hausse des prix des matières premières et se voit pénalisée par sa forte exposition à la Chine.

 

(1) Jour de l’annonce d’un vaccin efficace contre la Covid-19.
(2) Source : Rothschild & Co Asset Management Europe, 30/09/2021.

(3) Sociétés de capitalisation moyenne.

Les commentaires contenus dans ce document ne sauraient être considéré comme un conseil en placement, un conseil fiscal, une recommandation ou un conseil en investissement de la part de Rothschild & Co  Asset Management Europe.